La constipation chez le bébé

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Article rédigé par le Dr Arnault Pfersdoff

La constipation chez un bébé n’est pas un phénomène rare. Nous allons voir le rôle des prébiotiques.

Un bébé fait en général dans les premières semaines une selle pratiquement à chaque change. Puis ça se ralentit. Il n’est pas rare de ne plus voir qu’une seule selle tous les 3, 4 voire 5 jours chez un bébé allaité exclusivement. Et tous les 2 ou 3 jours chez un bébé nourri au lait adapté maternisé 1er âge. Les prébiotiques ont leur rôle à jouer.

La plupart du temps, c’est bien toléré et bébé ne s’en plaint pas. Mais parfois, votre nouveau-né va se tourner dans tous les sens, ne sera pas calme au moment de vouloir exonérer (sortir) une selle, celle-ci sera peut-être dure comme des petites billes. Ou plus rarement observerez-vous un peu de sang qui accompagne la selle.

Ne vous aidez pas d’un thermomètre pour la faire venir, vous pourriez le blesser.

Il conviendra (vous verrez cela avec votre pédiatre) dans un premier temps de vérifier si son lait est bien adapté (dans le cas où vous n’allaitez pas). Certains laits nettement plus riches en lactose (sucre) aideront en ce sens.

Mais ça ne suffit pas toujours et désormais un apport de prébiotiques peut aider. Dans les constipations dites « fonctionnelles », donc ça ne concerne pas celles qui pourraient entrer dans le cadre d’une pathologie rare, chirurgicale par exemple.

Impact de la constipation fonctionnelle chez les bébés:

Elle motive à elle seule 3 à 4% des consultations chez le pédiatre et 30% des consultations chez un gastro-pédiatre (le bébé est alors adressé par un médecin chez ce spécialiste).

Le rôle des prébiotiques?

On observe qu’elle est moins fréquente chez les bébés allaités au sein. Il a donc été utile de comprendre le rôle des oligosaccharides (OS) présents dans le lait maternel à des concentrations plus élevées (que dans les laits adaptés maternisés classiques) de l’ordre de 1g pour 100ml de lait.

Ces OS sont des prébiotiques qui ne sont pas hydrolysés (réaction chimique qui consiste en une rupture plus fine grâce à l’action de l’eau, rendant plus digeste en quelque sorte) au niveau de l’intestin grêle (juste après l’estomac) et qui vont alors pouvoir agir au niveau du colon( juste après l’intestin grêle)  comme substrat (support)  au microbiote intestinal (qu’on appelait avant la flore intestinale). Ces OS ont un effet bénéfique sur le développement de lactobacilles et de bifidobactéries qui ont un rôle majeur dans le processus digestif. C’est la raison pour laquelle différents types de prébiotiques sont désormais rajoutés dans les formules de laits infantiles.

On constate avec un certain nombre d’études faites dans le monde que les bébés bénéficiant d’un apport en ces prébiotiques ont des selles plus fréquentes et plus molles.

Plusieurs principes d’action sont proposés pour expliquer ces effets bénéfiques : augmentation de la masse microbienne, fermentation sélective et production d’acides gras à chaîne courte, ou encore stimulation de la motricité intestinale.

Le principe actuel est de favoriser un mélange basé sur 90 % de galacto-oligosaccharides à chaîne courte et 10 % de fructo-oligosaccharides à chaîne longue (scFOS/IcFOS), mélange développé afin de mimer au plus près les oligosaccharides humains.

Et chez les prématurés?

Il en va de même sur le principe d’action pour les prématurés, chez qui je le rappelle au passage, le lait maternel reste vivement conseillé.

En conclusion?

La tendance est donc actuellement à favoriser la présence de ces prébiotiques dans les laits adaptés maternisés selon les proportions décrites ci-dessus.

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